dimanche 30 septembre 2007

Se libérer de la peur

" Ce n'est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l'exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime... Dans sa forme la plus insidieuse, la peur prend le masque du bon sens, voire de la sagesse, en condamnant comme insensés, imprudents, inefficaces ou inutiles les petits gestes quotidiens de courage qui aident à préserver respect de soi et dignité humaine. Un peuple assujetti à une loi de fer et conditionné par la crainte a bien du mal à se libérer des souillures débilitantes de la peur. Mais aucune machinerie d’État, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n'est pas l'état naturel de l'homme civilisé. "


Aung San Suu Kyi
Prix Nobel de la Paix 1991

mercredi 26 septembre 2007

La liberté à besoin de vous en Birmanie

La Birmanie est à un tournant : Les Birmans osent défier la junte comme jamais depuis 20 ans. La situation à Rangoun est à la fois fantastique et inquiétante. Depuis huit jours, les moines et les citoyens sont en effet dans les rues : 100.000 lundi et 150.000 mardi. La junte a cependant menacé de réprimer les moines s'ils ne stoppaient pas leurs manifestations. En 1988, les généraux avaient stoppé des manifestations par un bain de sang : 3000 étudiants, moines et citoyens y avaient laissé la vie.




Les Birmans ont besoin de notre soutien. Les manifestations en Birmanie sont une opportunité unique pour la liberté dans ce pays qui est un symbole dans toute l’Asie tant pour les violations des droits de l’homme que pour la résistance non-violente de ses démocrates. Si nous ne soutenons pas les Birmans aujourd’hui, nous nous en mordrons les doigts pendant les 20 prochaines années. Les journées qui viennent sont donc cruciales.

manifestation jeudi 27 septembre 2007 de 13h à 16h devant l'ambassade de Birmanie à Paris 75008 60 rue de Courcelles métro Courcelles

Grand rassemblement samedi 29 septembre, Place de la Liberté, Bruxelles, de 12h00 à 13h00
Rassemblements tous les midis au même endroit à partir de mercredi 26.

Nous vous invitons à créer des rassemblements devant les préfectures et les mairies là où vous êtes.

Merci de votre mobilisation et de votre indulgence pour une cyber @ction concoctée dans l'urgence.

Alain Uguen Association Cyber @cteurs

les Belges peuvent écrire à Karel De Gucht, leur ministre des Affaires Etrangères : kab.bz@diplobel.fed.be.

et aux ambassades de Chine et d'Inde
http://www.birmanie.net/mailing/070925/index.html

lundi 24 septembre 2007

Martinique, un paradis...pour qui?

Après des vacances un rien prolongées, la vie reprend dans la clairière du frêne et avec une urgence



La Martinique : l’océan et le ciel tout bleu, les palmiers, le sable blanc, les hôtels quatre étoiles…

Une amie vit à la Martinique, et quand elle en parle ce n’est pas ce tableau idyllique qu’elle évoque. Quand elle en parle elle évoque…les Mornes.

Vous ne connaissez pas, normal, on en parle pas, on ne la montre pas au ministre cette Martinique-là, parce que ce n’est pas « ça » la Martinique touristique, la Martinique moderne, la Martinique en marche vers demain. Les mornes c’est le rappel du passé, de la négritude, de l’esclavage ; le rappel que la pauvreté existe même au « paradis », le rappel de tout ce qu’on veut oublier, sans même voir ce que cette culture, dite inculte, comporte de richesses qui se perdent peu à peu.

Pauvre sûrement, ne sachant souvent ni lire ni écrire, menant une vie de dur labeur, entre culture d’un lopin de terre et pêche. Cette population des Mornes ne se plaignait pas pourtant : le potager donnait légumes et fruits, la mer le poisson, et on vivait sous un toit…

Mais Dean est passé par là !

Le cyclone a arraché les toits, éventré les maisons, emporté, dispersé, jeté dans la boue les maigres biens, vaisselle, vêtement, chaussures, outils, tout !!! Il y a eu ce vieil homme, passant la nuit suspendu à une corde pour essayer d’empêcher son toit de s’envoler, cet infirme cloué dans son lit, sous la pluie battante et dans le vent parce que le sien de toit était parti….et tant d’autres

Et aujourd’hui ? Aujourd’hui quand des personnes se soucient d’eux, leur signalent qu’ils peuvent demander une indemnité (parce personne n’a trouvé bon de venir les en avertir), les accompagnent pour remplir les formalités (la plupart est analphabète) on leur accorde, en tout et pour tout, trois cents euros, pour solde de tout compte.

Trois cents euros pour reconstruire leur logement dévasté, 300 euros pour racheter les vêtements, les chaussures, tous ce que le cyclone a emporté, trois cents euros pour aller au supermarché du coin acheter les fruits et les légumes, importés de la Métropole (puisque leurs jardins n’existent plus, enfouis sous la boue et les arbres arrachés).et donc hors de prix.

Alors, pour survivre, malgré tout, ils coupent ces arbres abattus à la machette, pour en faire du charbon de bois, les pieds nus ou peu s’en faut sur un terrain ou se rencontrent serpents et mygales, aucune ONG ne s’est souciée d’eux, ne vient voir s’ils ont besoin de nourriture, d’habits, de chaussures… sans doute parce que la Martinique c’est la France, et que les ONG regardent ailleurs. Les Mornes c’est trop près, juste sous leur nez, trop près pour qu’elles le voient ! Pardon, j’exagère, il y en a une qui a débloqué quinze mille euros, et demande des dons, pour acheter aux enfants de la Martinique…des cahiers et des livres d’école.

Pour le moment quelques personnes frappent aux portes des dites ONG, tentent de trouver celle qui bougera, interviendra, aidera, et devant tant d’inertie, d’indifférence, ont décidé de créer « leur » association, de faire savoir ce qui se passait aux Mornes, ou plutôt ce qui ne s’y passait pas, mais même en hâtant les choses cela prend du temps à mettre sur pied.

Et, pendant ce temps, Géno a ses pieds à lui, nus, dans la boue… car il pleut encore et à seaux sur la Martinique





samedi 22 septembre 2007