jeudi 16 avril 2009

De la chacra a la olla (de la parcelle à la marmite)





Que nous puissions acheter "commerce équitable" c'est certes bien, mais que dans les pays du sud il soit veillé à la souveraineté alimentaire, au commerce équitable et communautaire et au développement économique local, n'est ce pas encore mieux?


Sur le sujet, un extrait d'un article du journal de Terre.be


Un commerce équitable local


Au Pérou, certaines organisations ont décidé de dépasser le stade du "commerce équitable" d’exportation (Sud/Nord) pour travailler au niveau local et au niveau Sud/Sud.
Cette vision plus large du commerce équitable a permis d’incorporer d’autres expériences de "commerce communautaire" comme :

- "de la chacra a la olla" (de la parcelle à la marmite), qui met en relation directe le producteur
et le consommateur ;
- les "comedores populares" (cantines populaires, organisées par des femmes bénévoles), qui
préparent et distribuent des repas bon marché aux personnes défavorisées de leur quartier ;
- les "ferias populares" (foires populaires), qui permettent aux artisans et entrepreneurs locaux
de vendre leurs produits.

La logique commune de ces expériences est de réduire au maximum les intermédiaires pour
établir une relation harmonieuse entre producteur et consommateur, diminuer les coûts tant pour les producteurs (prix juste) que pour les consommateurs (achats moins chers). Mais il s’agit aussi de promouvoir une agriculture écologique qui offre des produits sains pour la santé et
l’environnement.


La commercialisation

Le réseau a contribué à l’installation :
- de neuf boutiques de CE (trois à Lima et six dans différentes villes de province),
- de cinq foires permanentes qui ont lieu toutes les semaines ou tous les quinze jours
- de foires tournantes de type événements nationaux qui ont lieu deux ou trois fois par an.

L’idée est de multiplier les points de ventes où les consommateurs peuvent acheter des produits artisanaux ou alimentaires qui ont des caractéristiques différentes des produits conventionnels.


La certification

Les membres du réseau ont élaboré un document de base «Système de Certification Péruvien du Commerce Équitable» approuvé par tous les membres duréseau.
Il faut maintenant le convertir en une méthode d’évaluation (autoévaluation) et d’accréditation plus que de certification afin d’identifier avec une marque et non un label les producteurs qui font partie de ce mouvement du CE.


L’incidence politique
Grâce au dialogue et à la concertation avec certains gouvernements locaux, il a été possible d’organiser des foires permanentes et des activités de formation.
Plusieurs tentatives de concertation avec le ministère du Commerce extérieur et du Tourisme ont été entreprises mais sans succès jusqu’à maintenant car pour les fonctionnaires de ce ministère, le CE est une atteinte au libre échange.
Avec le Parlement péruvien, il a été possible de créer un groupe de travail avec des parlementaires autour du thème «coopérativisme et économie solidaire» pour élaborer et proposer un texte de loi non spécifique au CE mais plus général
sur l’économie solidaire.
Le réseau fait aussi partie de la plateforme «Pérou pays libre de transgéniques» pour faire pression au niveau du ministère de l’Agriculture et du Parlement pour interdire l’introduction de
transgéniques dans le pays qui possède un potentiel autrement plus précieux
et prometteur: sa biodiversité.



Organisation et diffusion

Le réseau, à travers ses membres, peut compléter les efforts réalisés pour renforcer l’organisation des producteurs. Quant à la diffusion, il y a beaucoup à faire pour faire connaître ce
qu’est le CE et pour cela, le réseau met en place une stratégie pour être plus présent dans les différents médias.
Au niveau de la région latinoaméricaine, l’idée est de promouvoir un CE Sud/Sud, ce qui veut dire permettre aux producteurs latino-américains de vendre leurs produits dans n’importe quelle
boutique d’un pays latinoaméricain.
Cependant, pour passer de ce beau discours à la réalité, il faut au préalable faire une étude de
coûts.
Une autre activité régionale est l’organisation de campagnes pour dénoncer les Traités de Libre Échange qui affectent tout ce que prône le mouvement du CE: la souveraineté alimentaire, le commerce équitable et communautaire, le développement économique local…

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